Nicolas Feuz
Le miroir des âmes

Que vous ayez aimé ou non les autres romans de Nicolas Feuz, ce dernier ouvrage saura vous séduire. Il a tous les éléments qu’il faut pour être un polar acclamé par la critique : des personnages plus que travaillés, un intrigue aussi bien ficelée qu’un joli rôti, un récit qui va de surprises en surprises. Monsieur le Procureur, je plaide le coup de cœur.

Nicolas Feuz est de retour à Neuchâtel pour y dérouler le pire des tapis rouges. Vous y verrez défiler des policiers aux méthodes discutables, un mac et ses employés, un procureur et sa greffière, un tueur à gage et un attentat. Reste à savoir quel est le lien entre ces différents protagonistes. Parcourez donc la fête des vendanges et les rues de la ville avec eux.

« Ils furent accueillis par l’homme à tout faire, qui répondait au doux nom de Marku. Des yeux de tueur, un corps bodybuildé, l’Albanais était aussi musclé qu’il était con, mais on ne l’avait pas non plus recruté pour donner des cours de philosophie. »

À la lecture du résumé, on se retrouve avec dans les pattes un livre au contenu mystérieux et plein de promesses. Dès la première page, nous sommes happés par le rythme effréné du récit et de l’action. Le découpage temporel est intéressant et rend le tout plus intense encore. En effet, l’action ne se déroule que sur quelques jours. Tout va donc très vite et puis parfois aussi trop lentement. Nicolas Feuz nous emmène aux côtés des différents personnages et c’est ce qui rajoute du piquant à l’histoire ; toutes les pièces du puzzle arrivent mais dans le désordre. Je vous avouerais qu’il m’a fallu pas mal de temps pour réussir à vous en parler. Ce roman est vraiment fort et j’ai dû comme qui dirait le digérer : il y avait tellement de chose à dire et je n’arrivais pas à me lancer, à trouver par quoi commencer. Nicolas Feuz signe un roman très fort que ce soit au niveau des thèmes abordés ou de l’histoire en elle-même. Il a su lier avec brio les craintes occidentales actuelles et la réalité que l’on préfère ignorer. Pour porter ce genre de thématique, il faut des personnages forts, aux profils minutieusement étudiés, des personnages taillés dans une délicate dentelle. C’est ce genre de personnages que l’on retrouve dans Le miroir des âmes et ça fait du bien. En plus de susciter le débat, c’est un roman qui satisfait les papilles littéraires en mettant en scène ces personnages vrais et profonds plutôt que des personnages profondément clichés qui servent la cause. L’écriture est fluide et efficace ; il n’y a pas de simagrées, avec Nicolas Feuz un chat est un chat. Les dialogues sont emplis de véracité avec un langage de tous les jours. C’est finalement ce qui rend l’intrigue encore plus prenante : ils vivent chez nous, il vivent comme nous, ils parlent comme nous, cela pourrait être nous. On s’identifie aux personnages donc et on ne lâche plus ce petit roman, ce petit bijou.

Au final, je ne peux que vous recommander de lire Le miroir des âmes et ce dans les plus brefs délais. Mais attendez-vous à vous prendre une baffe de talent littéraire et des réalisme impertinent. Sachez aussi qu’il fait parti des 11 ouvrages sélectionnés pour le prix du polard roman. Affaire à suivre.

Je remercie encore Nicolas Feuz et les éditions Slatkine de m’avoir fait parvenir ce livre.

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